Une dizaine d’implosions suspectes ont été signalées. Elles ne concernent pour l’instant que des appareils vendus en France.
Lancé en fanfare il y a deux ans en France, l’iPhone affronte aujourd’hui son premier coup dur. À la suite des «implosions» à répétition relatées par la presse cet été, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) vient en effet d’adresser une «demande d’informations» à Apple. Jusqu’à présent silencieuse, la firme américaine se voit donc contrainte de s’expliquer sur une éventuelle fragilité de son téléphone vedette.
«Nous avons demandé au fabricant de fournir, dans les plus brefs délais, les pièces justificatives montrant que son appareil est conforme aux obligations générales de sécurité, précise le porte-parole de la Répression des fraudes. C’est la première fois qu’une procédure est ouverte à la suite d’une explosion de téléphone mobile.»
Cette demande officielle a été lancée après l’implosion d’un écran d’iPhone, début août à Aix-en-Provence, dans laquelle un jeune homme affirme avoir été légèrement blessé à l’œil par un éclat. Sa mère envisage de porter plainte. «Nous nous sommes d’emblée heurtés à un déni de la part d’Apple qui nous a choqués, regrette-t-elle. Depuis, la firme nous a proposé un échange.»
La révélation de cet incident dans les colonnes de La Provence a rapidement suscité une série de nouveaux témoignages. À chaque fois, les victimes racontent, photos à l’appui, avoir vu l’écran de leur téléphone se briser, les lézardes formant peu à peu «une toile d’araignée». Certaines déplorent en outre la réaction du constructeur, qui refuserait de les rembourser. Selon un décompte de l’ AFP, une dizaine de cas auraient ainsi été recensés cet été.
Pour l’heure sans gravité, ces incidents sont susceptibles de donner lieu à des plaintes pour «mise en danger de la vie d’autrui» ou «coups et blessures involontaires», expliquent des juristes au Figaro. Soucieuse de préserver sa réputation haut de gamme, et redoutant sans doute une montée en puissance de réclamations abusives, Apple a choisi de ne rien commenter pour l’instant, observant ces cas avec circonspection.
L’iPod également concerné par des incidents
«Il va falloir étudier les appareils pour déterminer la cause du craquèlement de l’écran, qui peut aussi être dû à un choc», indique sous couvert de l’anonymat une source proche du fabricant, qui ajoute : «On ne s’explique pas pourquoi la France est, à ce jour, le seul pays à connaître des dysfonctionnements d’écrans sur l’iPhone.»
Le 14 août, la Commission européenne a interrogé Apple sur ces défaillances, demandant également aux États membres de l’informer via le système d’alerte sur les produits de consommation considérés comme dangereux.
Ces derniers mois, plusieurs incidents concernant le baladeur numérique iPod, un autre produit d’Apple, ont été rapportés en Angleterre, aux États-Unis et au Japon. Les dysfonctionnements de certaines batteries lithium-ion, liés à leur échauffement excessif, sont vraisemblablement en cause.
S’ils ne nuisent pas à la popularité de l’iPhone, ces cas relayés par la presse, et largement commentés sur Internet, alimentent les fantasmes sur un éventuel danger des appareils électroniques nomades. Apple est loin d’être le seul fabricant concerné.
Mardi, le principal syndicat international de pilotes de ligne a encore ajouté à l’atmosphère de méfiance, en exigeant l’interdiction immédiate, sur les vols passagers ou cargo, des lots de piles au lithium non protégées ou de produits les contenant. Trois départs de feu ou fumées suspectes, constatés sur des vols aux États-Unis depuis juin, sont décrits à l’appui de cette demande. L’administration fédérale de l’aviation américaine a répondu qu’elle regardait la situation de près.
Auteur: Delphine Chayet (Le Figaro)
Un commentaire
Il faut simplement que ces petits rigolos arretent… l’un dit que l’écran se fissure tout gentiment, un autre, c’est la vitre qui explose… faut quand meme pas pousser mémé dans les ortilles… bientot, l’iPhone fera exploser un immeuble !