Nous interrompons nos programmes pour vous apporter la bonne nouvelle : dans la nuit de mercredi à jeudi, l’assemblée nationale (c’est à dire nous) a voté le projet de loi relatif au renseignement. Ce vote signe le coup d’envoi d’une campagne de surveillance massive de la population après des attentats, similaires au Patriot Act américain suite au 11 Septembre.
Un engouement pas franchement palpable
C’est dans un hémicycle quasiment vide que les députés ont voté tard dans la nuit le projet de loi, sous la bénédiction de Bernard Cazeneuve ministre de l’intérieur, Jean Yves le Drian ministre de la défense et Christiane Taubira ministre de la justice.
A 25 voix pour contre 5 contre, (pour une assemblée qui compte 577 députés) il serait presque redondant de souligner le curieux manque d’intérêt porté à une loi dont les conséquences sur le quotidien des français risques d’être durables, explications.
La promesse: c’est quoi cette loi ?
Pour bien comprendre l’ampleur de la problématique (et expliquer aussi pourquoi nous vous en parlons au lieu de vous offrir votre « fix » quotidien de geekeries Apple), il convient d’expliquer brièvement les grandes lignes de cette loi :
Le projet de loi renseignement tel que présenté à l’assemblée dans sa version 2.0 offre à l’exécutif (c’est à dire le gouvernement) la possibilité d’ordonner aux fournisseurs d’accès à internet et aux hébergeurs (Google, Dailymotion, Facebook…) l’installation de « boîtes noires » (nous y reviendront) capables de collecter des informations sur les utilisateurs.
Le texte explique qu’un tel dispositif permet de détecter une menace terroriste sur la base de traitements automatisés de données issues de ces dites boîtes noires et qu’il ne s’agit en aucun cas d’une surveillance massive des citoyens à des fins peu avouables :
Art. L. 851‑4. – Pour les seuls besoins de la prévention du terrorisme, le Premier ministre ou l’une des personnes déléguées par lui peut, après avis de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement, imposer aux opérateurs et aux personnes mentionnés à l’article L. 851‑1 la mise en œuvre sur leurs réseaux d’un dispositif destiné à détecter une menace terroriste sur la base de traitements automatisés des seules informations ou documents mentionnés au même article L. 851‑1. Dans le respect du principe de proportionnalité, l’autorisation du Premier ministre précise le champ technique de la mise en œuvre de ces traitements. Cette dernière ne permet pas de procéder à l’identification des personnes auxquelles ces informations ou documents se rapportent, ni au recueil d’autres données que celles qui répondent aux critères de conception des traitements automatisés. Les conditions prévues à l’article L. 861-3 sont applicables aux opérations matérielles effectuées pour cette mise en œuvre par les opérateurs et les personnes mentionnées à l’article L. 851-1. Les dispositions de l’article L. 821-5 ne sont pas applicables à cette technique de renseignement.
La réalité : comment ça marche ?
Seulement voilà, ces boîtes noires sont conçues de manière à permettre aux services de renseignement d’identifier les connexions sortantes (de votre pc à un serveur distant) assorties de l’heure, date et adresse IP de l’utilisateur. En d’autres termes, les services de renseignement seront désormais capables d’identifier vaguement quels sites vous consultez, à quelle fréquence et l’adresse IP associée à la requête.
(voici un excellent article qui parle plus en détail du DPI)
Pourtant, après lecture du projet de loi, de nombreuses voix se sont fait entendre afin de faire remarquer au gouvernement qu’il avait recours au DPI (ou Deep Packet Inspection), un algorithme notamment utilisé au sein de vastes réseaux de censures et de surveillance en Iran, Chine, Russie, Malaisie et aux Etats Unis et qui permet de réaliser une véritable cartographie détaillée des individus.
Ce que ne manque pas de souligner Isabelle Attard députée du calvados :
il est devenu à la mode de faire un vrai faux sur le projet de loi. Vous nous dites que les données de connexion sont moins précises que le contenu lui même, c’est faux ! Tous ceux qui s’y connaissent en informatique vous le diront. On peut savoir avec qui vous êtes en relation deux fois par jour, où vous allez vous connecter, etc. Faux également, quand vous nous dites que ces algorithmes vont détecter des comportements suspects. Les comportements sont différents à chaque attaque. Mais ce sont des humains qui vont donner les consignes et les mots-clefs. Ces comportements sont différents, on n’a pas attaqué des tours en janvier, on a attaqué une rédaction. Il ne s’agit pas de surveillance de masse ? Pour une fois, vous avez raison, il s’agit d’une surveillance généralisée.
Rien de méchant selon le ministre de la défense Jean Yves le Drian qui on le rappelle a insisté sur le caractère « préventif » des données collectées précédemment citées :
Sur les algorithmes : ce mécanisme répond effectivement comme l’ont relevé les observateurs à une nouvelle logique. La surveillance ne porte pas sur des cibles préalablement identifiées, mais procédera de manière ciblée à la surveillance de moyens de communications utilisés par des personnes. Le L851-4 permet d’imposer aux opérateurs d’installer sur leur réseaux, et donc sur les flux, des traitements automatisés qui repèrent des comportements de communication suspecte en terme de risque terroriste. Ces traitements permettent dans un deuxième temps d’identifier les personnes. Ni surveillance de masse, mais ciblage sur des modes de communications identifiés comme caractérisés dans l’implication terroriste. Ils échangent par procédé clandestin, avec des outils spécifiques ou détournés de l’usage usuel. Ces personnes font évoluer leurs procédés de communications. Ce sont ces procédés qui permettent de cibler les algorithmes.
Qui est à la tête de tout ceci ?
l’heure où nous écrivons ces lignes, la procédure d’application de la loi n’est connue que dans ses grandes lignes : le premier ministre peux demander sans délai la mise en place des dispositifs de surveillance au sein d’entreprises établies sur le territoire français et par lesquelles transitent un trafic national ou international.
Autrefois, pour toute demande de renseignements sur des citoyens, le gouvernement avait l’obligation de passer par un juge d’instruction, seul habilité à décider si la requête était justifiée ou non, et ce afin de préserver le semblant de démocratie que nous avions. Aujourd’hui, ce seul pouvoir réside dans les mains de l’exécutif et si l’histoire a des enseignements à nous donner, c’est que ce n’est jamais bon signe.
Quels sont les risques d’une telle surveillance ?
A l’heure où même les spécialistes de la sécurité se font pirater, où un jeune homme à peine trentenaire parvient à copier une quantité colossale de données au cœur de la NSA, il devient compliqué de ne pas voir en quoi le projet de loi peut être dangereux pour les citoyens, mais pour la nation plus généralement : A vouloir surveiller massivement et sans discernement la population, le gouvernement prend le risque que les citoyens s’adaptent et changent leurs modes de communication en raison d’un climat de suspicion toujours plus pressant. Se sentir surveiller modifie nos comportements et nous oblige à penser « différemment » afin de ne pas se retrouver « dans le viseur » d’un système dont on ne sait que le nom.
Vouloir surveiller massivement, c’est aussi suggérer à la population de renoncer à la notion de vie privée avec tout ce que cela comporte en terme de dérives : si vous êtes un opposant politique, un journaliste ou simple citoyen ayant des idées propres et contraires à celles du gouvernement sur un certain nombre de sujets identifiés comme sensibles, les chances que vous et votre famille soient mis sur écoute à travers tous les moyens de communication pourrait avoir des conséquences dramatiques.
Et après ?
Inutile de tomber dans le fatalisme cependant, ce n’est certainement pas une victoire pour nos libertés mais elles ne seront jamais autant protégées que lorsque nous continuerons d’en parler autour de nous. Bien que des solutions existent pour contourner ces fameuses boîtes noires, il devient paradoxal de se rendre compte que cette volonté de ne pas être surveillé sera vu comme un « drapeau rouge » par les renseignements… Ce qui vous donnera droit à une place encore plus élevée dans la hiérarchie des personnes à surveiller de près. Seul solution efficace, une sensibilisation massive (tiens encore ce mot) de la population afin qu’ensemble nous adoptions des mesures de protection de la vie privée comme il en existe un sacré paquet sur les internets.
Faites nous savoir dans les commentaires quels sont vos arguments pour et contre cette loi, nous mettrons à jour cet article avec les réactions les plus pertinentes.
35 commentaires
OKEY ! Qui est comme moi et à eu la flème de lire ??? :D
@kalmfox9 moi !! Putain les tartines qu’il fait ce nouveau rédacteur !!
@kalmfox9 vous vous plaignez du contraire sur chaque articles… Pour une fois le sujet est bien fourni, malgré une fin personnel qui n’a rien à faire la mais plutôt dans les commentaire…
(J’ai lu tout le post)
J’en pense que vous partez super loin :-) (tout lu,un brin de connerie)
Même pas 30 pour contre 5 , c’est 25 pour contre 5 … Encore moins !
Enfin on verra ce que ça va donner et avec le temps on ne s’en offusquera plus …
@focalnet oui le problème est là…
C’est une étape vers pire encore…
On croirait un mauvais film…
À la fin nous ne seront plus que des numéros formatés!
@samesuffit nous le sommes déjà (enfin pour certains ..)
Vous vous foutez de nous ?? C’est une Bonne Nouvelle d’être espionné ? Depuis quand ?
@giuliano depuis que la sécurité est en jeu !!!! Tu crois vraiment qu il vont espionner les engeulades avec ta copine encore si tu envois des message me a ta maîtresse ???
Donc oui c’est une Bonne Nouvelle
@rafy la sécurité ? Regarde sur internet, c’est l’état qui met notre sécurité en jeu, en vendant des armes aux terroristes, tu peut aussi regarder « Farenheit 9/11 » un film qui montre très bien que ce qui est arrivé aux USA a été voulu et que nous français comme des naïf, ils nous font quasi la même chose !
@giuliano
@giuliano toujours la faute de l état dans toutes les situations et au finale quelque sois le problème on n’avance pas !! Oui l état à sa part de responsabilité mais c’est trop facile de dire : c’est à cause des gouvernements car au final les terroriste eux sont toujours présent et foute le bordel pendant que des gens débatte sur qui est en tord ou pas ….
Donc tant que je n’écris pas des mots sur le net comme par exemple djihad, Allah, bombe,Etc… je suis tranquille. Ah… Mince! Trop tard je suis fait! Lol
Vous avez voulus la gauche alors bienvenus en russie
remarque de Troll non ?!!
Et pour les sites p***** ? Tout le monde le saura ?
Personnof interest les gras… :o la machine qui nous surveille !
@giuliano t’as rien compris non?
@rafy si t’es content d’être espionné c’est ton problème, mais moi j’ai pas envie que l’on sache sur quel genre de site je vais… xD
@larsulrich01 Grave c’est le nouveau je crois
J’aime beaucoup lire des articles mais la… Je n’ai pas eu le courage aller jusqu’à bout. La faute à l’écriture elle même de l’article !
@hackroman Je pense qu’avant de venir critiquer l’écriture du rédacteur, il serait bon que tu te penches un peu sur la tienne.
3 pauvres phrases dans ton commentaire et pas une seule bien écrite:
1ère: 1 faute d’orthographe
2ème: encore 1 faute et 1 mot manquant
3ème: un placement arbitraire du complément rendant la phrase tout sauf française
Peut-être qu’il aurait finalement été bon pour toi de lire l’article jusqu’au bout afin de t’instruire un peu et améliorer un minimum tes qualités rédactionnelles… Enfin… Ce n’est que mon avis…
Qqn peut expliquer en deux mots en quoi ça consiste ? Flemme de tout lire :(
bonne nouvelle??????? iph aurait il des membres 100% PS… si oui… dissolution et vive mac4ever
On connait maintenant les limites de la liberté d’expression… On est libres sans vraiment l’être. Merci la fronsse… (pour les rageux, oui je sais que ça s’écrit France. merci… bisous)
Illuminatis , ça fait longtemps qu’on est surveillé, ils viennent juste de rendre la chose un peu + légale :)
@hades pour tous les incultes dans ton genre, un illuminati est simplement une personne qui croit en la science et non en Dieu. C’est depuis le Moyen-Age que c’est gens sont diabolisés car à cette époque le clergé étaient tout puissant, et de nos jours à cause de crétin dans ton genre ce terme à dérivé alors qu’enfaite c’est juste un synonyme d’athée…
Serieux pour lire des pavés pareils autant lire Le Monde. Sujet interessant mais pas assez résumé
Je pense que la meilleur solution ces de ce désabonné de son opérateur et nous plus prend de connexion internet chez soi mdr
@fred en gros tu veux être couper du monde?
Eh ben, je vois qu’il y a des gros cerveaux ici…. perso, je m’en tape, je ne suis pas terroriste. Et puis ça fait longtemps que j’ai mis google de côté et opté pour un surf anonyme …. mettez vous à la page.
@prout tu t’en branle car tu n es pas un terroriste ???? Mais justement tu devrais être impliqué c’est la vie de plein de personne qui sont en jeu, française ou pas. C’est comme si un juif avait dit : je m’en branle je suis pas nazi pendant la Shoah ….
Vous me faites tous rire à vous insurger sur le fait d’être « surveillé » par le gouvernement… Mais combien d’entre vous ont un compte Gmail, un appareil Apple, un terminal Android, un compte sur Amazon, Facebook… ? Ben la c’est pareil sauf qu’au lieu de collecter vos données pour vous vendre des produits, il les collecte pour vous protéger contre des réseau potentiellement dangereux…
Il en devient quoi de la vie privé qu’on a ?
Certe avec les moyens de communication que nous avons aujourd’hui nos sommes surveillé de partout, mais d’après moi nous pouvons nous poser des questions sur notre libertés. Que cela engendra-t-il que nos fait et geste soit surveillé ? Chaque visite sur le Web, chaque sms que nous enverront seront lu par un service de surveillance. Mes opinions sont contre cette loi. Que devient cette liberté que nous français avons droit ??
« Celui qui lâche un peu de liberté pour un peu de sécurité, risque de perdre les deux. »
Quelqu’un a dit une phrase un peu comme ca, il y a longtemps, et c’est toujours d’actualité.